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Ravel Maurice - Pavane pour une infante défunte (alto & harpe)
Pavane pour une Infante défunte
Pavane pour une Infante défunte
Composée en l899 par Maurice Ravel, la Pavane pour une Infante défunte (1875-1937) compte au nombre de ses œuvres pianistiques les plus populaires par I’ immédiateté de son contenu mélodique et son accessibilité technique.
Pavane : histoire d'une danse
Il semble que la pavane soit apparue en Italie du Nord dans la région de Padoue, au début du XVI° siècle, comme une danse de cour de tempo modérément rapide. Plus tard, elle fut largement adoptée en France, en Angleterre et en Espagne. Les plus fameuses pavanes de la Renaissance espagnole restent conservées dans le recueil en tablature intitulé EI maestro (1536) dû au célèbre vihueliste Luis de Milan (env. 1500 - env. 1561)'. La pavane connut un déclin au XVII° siècle, malgré un regain de faveur en Allemagne dans sa période tardive. A cette époque, elle était devenue une danse lente et grave, au caractère cérémonieux. Totalement oubliée pendant près de deux siècles, cette danse ancienne réapparaît dans les opéras de Camille Saint-Saëns comme Etienne Marcel (1879) ou Proserpine (1887), puis chez Gabriel Fauré, Ernest Chaussons et... Ravel.
Ravel : retour à la pavane
Dès le Menuet antique de 1895 ou le premier des Deux Epigrammes de Clément Marot (1896) écrit pour voix et clavecin (ou piano), Ravel avait déjà cédé à la tendance qu'avait la musique française de la fin du XIX siècle de se référer aux temps anciens. C'est l'époque de la redécouverte des compositeurs des siècles passés (Lully, Rameau, Couperin, etc.) et des modes archaïques du plain-chant.
Evoquant le passé lointain d'une Espagne fixée dans les représentations picturales de Velasquez, la pavane devait séduire I’ imagination de Maurice Ravel non seulement par sa faculté de suggérer des temps à jamais révolus, mais aussi comme ouverture vers de nouveaux horizons à l'écart des esthétiques dominantes de l’époque, le franckisme finissant tout comme l'impressionnisme naissant. Ravel s'est exprimé au sujet du titre de son œuvre : « Pour moi, je n'ai songé, en assemblant Les mots qui composent ce titre, qu'au plaisir de faire une allitération. Ne pas attacher à ce titre plus d'importance qu'il n'en a. Eviter de dramatiser. Ce n'est pas une déploration funèbre d'une infante qui vient de mourir mais bien l'évocation d'une pavane qu'aurait pu danser telle petite princesse, jadis, à la cour d'Espagne ». Le passé, la danse, le portrait esquissé d'une jeune fille de la noblesse espagnole semblent bien constituer le cadre poétique de cette œuvre.
Une pavane espagnole ?
Bien qu'on ne relève dans cette partition aucune trace d'hispanisme, la Pavane pour une Infante défunte s’inscrit, à la suite de la Habanera (1895), au début d'une longue série d'œuvres inspirées à son auteur par l’Espagne, incluant I'Heure espagnole, l'Alborada del Gracioso, la Rapsodie espagnole, le Boléro, série qui devait s'achever en 1932 par son ultime production, le cycle de mélodies Don Quichotte à Dulcinée.
Ravel portait un jugement sévère sur cette œuvre dans laquelle il reconnaissait une influence de Chabrier trop évidente et un schéma formel trop élémentaire. Quelques années plus tard, en 1910, il revint à cette partition de jeunesse en l'instrumentant pour un orchestre de dimensions restreintes.
Dédicace
L'œuvre est dédiée à la princesse Edmond de Polignac (Winaretta Singer, 1865-1943), mécène responsable de nombreuses commandes aux plus célèbres compositeurs du début du XX° siècle (Debussy, Fauré, Ravel, Stravinsky, Falla, Poulenc, etc.).
Création
La Pavane pour une Infante défunte (1901) fut donnée en première audition à la Société Nationale le 5 avril 1902 par le pianiste Ricardo Vines, en même temps que Jeux d'eaux Salle Pleyel, à Paris.
Arrangeur : Drouet G.
Formation : alto & harpe ou piano - alto & harp or piano